Page:Scupoli - Le Combat spirituel, traduction Brignon, 1703.djvu/31

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nes si extrêmes, qu’il lui en a coûté le sang & la vie, comment, dis-je, seroit-il possible qu’un si bon Pasteur voyant maintenant la brebis revenir à lui dans le dessein de ne plus suivre d’autre conduite que la sienne, & avec une volonté peut-être encore un peu foible, mais sincere de lui obéir, il ne voulut pas la regarder de bon œil, ni prêter l’oreille à ses cris, ni la raporter sur ses épaules à la bergerie : Sans doute qu’il a une joye inconcevable de la recevoir dans le troupeau, & qu’il invite les Anges du Ciel à s’en réjouir avec lui.

Car s’il cherche avec tant de diligence la drachme de l’Evangile, qui est la figure du pecheur, s’il remuë tout pour la trouver, peut-il rejetter celui qui comme une brebis ennuyée de ne plus voir son Pasteur, se met en devoir de retourner au bercail ? Quelle aparence que l’Epoux des ames qui frape sans cesse à la porte de notre cœur, & qui brûle d’y entrer, qui n’a point de plus grand plaisir que de se communiquer à nous, & de nous combler de ses biens ;