Page:Scupoli - Le Combat spirituel, traduction Brignon, 1703.djvu/344

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mes, de notre diligence, de notre industrie, & à nous faire prendre dans notre pensée quelque préférence au-dessus d’autrui, qui sera bien-tôt suivie du mépris, sous prétexte de quelque défaut.

Il se glisse dans nos ames, par quelqu’un de ces moyens, mais la porte par où il desire le plus d’entrer, c’est la porte de la vanité & de l’estime de nous-mêmes.

Le secret de s’en garantir, est de garder toujours le retranchement de la sainte humilité, sans s’en éloigner jamais ; de nous confondre, & nous anéantir nous-mêmes : si nous sortons de cet état, nous ne nous défendrons jamais de cet esprit de superbe ; & quand il aura gagné notre volonté par cette voye, il y regnera en tyran, & y fera regner tous les vices.

Ce n’est pas encore tout que de veiller, il faut prier : car il est dit, veillez & priez. La paix de l’ame est un Trésor, que ces deux gardes peuvent seules conserver.