Page:Scupoli - Le Combat spirituel, traduction Brignon, 1703.djvu/346

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

res beaucoup plus grandes qu’elles ne sont, leur persuade qu’elles ne sont jamais leur devoir, qu’elles ne se confessent pas bien, qu’elles communient trop tiedement, que leurs prieres ont de grands défauts ; & il travaille ainsi par tous les scrupules, à les tenir toujours troublées, inquietes & impatientes, & à les porter à quitter leurs exercices ; comme si tout ce qu’elles font, étoit sans fruit, comme si Dieu ne les regardoit pas & les avoit dû toutes oublier, & toutefois il n’est rien de si faux que ces persuasions ; les utilités que l’on tire des distractions & des sécheresses intérieures, & des fautes que l’on commet dans la dévotion, sont innombrables, pourvû que l’ame entende & comprenne ce que Dieu veut d’elle en cet état, qu’elle prenne patience & persevere en son œuvre ; la priere & l’action d’une ame privée du goût de ce qu’elle fait, est un des plaisirs que Dieu prend en sa créature, disoit le grand St. Grégoire, & surtout quand, nonobstant