Page:Scupoli - Le Combat spirituel, traduction Brignon, 1703.djvu/351

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C’est un mal que nous ne voyons pas, mais Dieu qui le connoît & qui nous aime, a toujours soin de nous détromper, nous faire revenir de cette illusion de l’amour propre, & nous ramener à la connoissance de nous-mêmes : n’est-ce pas ce qu’il fit à son Apôtre Saint Pierre, quand il permit qu’il le déniât, & qu’il ne voulut pas reconnoître ce qu’il étoit, afin qu’il pût revenir à la connoissance de ce qu’il étoit lui-même, & lui faire perdre cette dangereuse présomption : N’est-ce pas aussi ce qu’il a fait à Saint Paul, quand pour préservatif de cette peste de l’Ame, & de l’abus qu’il pouvoit faire des hautes révélations qu’il avoit eues, il a voulu le tenir sujet à une tentation humiliante, qui lui fit tous les jours sentir sa foiblesse naturelle ?

Admirons la bonté & la sagesse de Dieu, qui agit contre nous-mêmes, pour nous-mêmes, qui nous a fait du bien sans que nous le sentions, & quand même nous pensons qu’il nous fait du mal.

Nous nous imaginons que ces refroi-