Page:Scupoli - Le Combat spirituel, traduction Brignon, 1703.djvu/364

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sagesse ; puisqu’au lieu d’en suivre ses lumieres, j’ai suivi le mouvement de mes passions ; j’ai outragé votre puissance, parce que j’ai mis souvent des obstacles à ses écoulemens ; j’ai outragé votre grandeur, parce que je l’ai méprisée ; j’ai outragé votre justice, parce que je l’ai irritée par mes fréquentes rechûtes dans mes mêmes désordres ; j’ai outragé votre bonté, parce que j’en ai abusé ; j’ai outragé votre libéralité, par l’excès de mes ingratitudes ; j’ai outragé votre patience, parce que je l’ai laissée, en demeurant si long-tems dans mes habitudes criminelles ; j’ai même voulu vous dépouiller de l’autorité que vous avez sur moi, puisque tant de fois j’ai refusé de vous obéir : Vous, mon Dieu, qui ne me commandiez que pour me sauver ; j’ai obéi au démon, en suivant ses malheureuses suggestions, lui qui est votre plus cruel ennemi, & qui ne me commandoit que pour me perdre.

Quel monstre dans la Religion ! quelle abomination dans une telle con-