nes ou mauvaises, & pour en juger, non pas selon l’aparence & sur le raport des sens, ni selon l’opinion du monde, mais selon l’idée que l’esprit de Dieu nous en donne. Par ce moïen nous connoîtrons clairement que ce que le monde aime avec tant d’ardeur, & ce qu’il recherche en tant de manieres, n’est que vanité & illusion ; que les honneurs & les plaisirs passent comme un songe, & qu’étant passés ils remplissent l’ame de regret & de chagrin ; que les oprobres sont des sujets de gloire, & les souffrances des sources de joye ; qu’il n’y a rien de plus grand, de plus généreux, ni qui nous rende plus semblables à Dieu que de pardonner à nos ennemis, & de leur faire du bien ; qu’il vaut mieux mépriser le monde, que d’être le maître du monde ; qu’il est plus avantageux d’obéir pour l’amour de Dieu au dernier des hommes, que de commander aux Rois & aux Princes ; qu’une humble connoissance de soi-même est préférable aux sciences les
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Apparence