Page:Scupoli - Le Combat spirituel, traduction Brignon, 1703.djvu/99

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de secrettes complaisances : ne vous imaginez pas être arrivé au comble de la perfection, ni que l’ennemi soit hors d’état de vous nuire, parce qu’il vous semble n’avoir plus pour lui que du mépris, de l’aversion & de l’horreur. Assûrez-vous que sans une extrême circonspection, vous aurez bien de la peine à vous empêcher de tomber.

Venons maintenant à ce qui regarde le tems de la tentation. Il faut voir d’abord si la cause d’où elle procede est intérieure ou extérieure.

Par la cause extérieure, j’entends la curiosité, soit des yeux, soit des oreilles, sur des choses peu honnêtes, la délicatesse, le luxe & les habits, les amitiés trop naturelles, des conversations trop libres. On remedie à ce mal par la pudeur & la modestie, qui tient les yeux & les oreilles fermées aux objets capables de soüiller l’imagination. Mais le souverain remede est la fuite, ainsi que nous avons dit.

La cause intérieure vient d’un excès d’embonpoint, ou d’une foule de