Page:Sechs Vorträge aus der reinen Mathematik und mathematischen Physik.djvu/60

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supérieure à celle de la lumière. Que se passe-t-il ? Je considère le même corps au repos ; je lui donne une première impulsion, la même que précédemment, il prendra la même vitesse ; renouvelons une seconde fois cette impulsion, la vitesse va encore augmenter, mais elle ne sera plus doublée ; une troisième impulsion produira un effet analogue, la vitesse augmente mais de moins en moins, le corps oppose une résistance qui devient de plus en plus grande. Cette résistance, c’est l’inertie, c’est ce qu’on appelle communément la masse ; tout ce passe alors dans cette nouvelle mécanique comme si la masse n’était pas constante, mais croissait avec la vitesse. Nous pouvons représenter graphiquement les phénomènes : dans l’ancienne mécanique, le corps prend après la première impulsion une vitesse représentée par le segment  ; après la deuxième impulsion s’accroît d’un segment qui lui est égal, à chaque nouvelle impulsion, la vitesse

s’accroît de la même quantité, le segment qui la représente s’accroît d’une longueur constante ; dans la nouvelle mécanique, le segment vitesse s’accroît de segments , ,… qui sont de plus en plus petits et tels que nous ne pouvons pas dépasser une certaine limite, la vitesse de la lumière.

Comment a-t-on été conduit à de telles conclusions ? A-t-on fait des expériences directes ? Les divergences ne se produiront que pour les corps animés de grandes vitesses ; c’est alors seulement que les différences signalées deviennent sensibles. Mais, qu’est-ce qu’une très grande vitesse ? Est-ce celle d’une automobile qui fait 100 kilomètres à l’heure ; on s’extasie dans la rue sur une telle rapidité ; à notre point de vue, c’est pourtant bien peu, une vitesse d’escargot. L’astronomie nous donne mieux : Mercure, le plus rapide des corps célestes parcourt lui aussi 100 kilomètres environ, non plus à l’heure mais à la seconde : pourtant, cela ne suffit pas encore, de telles vitesses sont trop faibles pour révéler les différences que nous voudrions observer. Je ne parle pas de nos boulets de canon, ils sont plus rapides que les automobiles, mais beaucoup plus lents que Mercure ; vous savez cependant qu’on a découvert une artillerie dont les projectiles sont beaucoup plus vite : je veux parler du radium qui envoie dans tous les sens de l’énergie, des projectiles ; la rapidité du tir est bien plus grande, la vitesse initiale est de 100 000 kilomètres par seconde, le tiers de la vitesse de la lumière ; le calibre des projectiles, leur poids, sont, il est vrai, bien plus faibles et nous ne devons pas compter sur cette artillerie pour augmenter la puissance militaire de nos armées. Peut-on expérimenter sur ces projectiles ? De telles expériences ont