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Page:Seconde partie des Muses françoises, 1600.djvu/282

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MYZAIN.

 I’ai chanté de douleur larmoyant de deſtreſſe,
 Comme le vert tiſon dompté par le fourneau,
 Ores priué d’Amour ie pleure ſon flambeau,
 Comme le bon beuueur qui pleure d’allegreße.
Mes appetits rangez cognoiſſent ma raiſon,
 Qui roine de mon cœur heureuſe les domine,
 Ma doulce liberté a fauſſé ſa priſon,
 Et mon braue deſdain a eſteinct le tiſon
 Du tyran furieux qui bruſloit ma poictrine.


A. D. V.





MVZAIN A RONSARD.

La Parque qui chanta au poinct de ta naiſſance,
 Grand ronsard te dõna d’eſtre Roi coronné,
 Mais voyant que le ciel auoit ia ordonné
 Que le ſang des Valois gouuerneroit la France :
Elle adiouſta ces mots. Tu ſeras fleuriſſant,
 Roi des eſprits diuins, qui d’vne belle audace
 Retirent du tombeau le mortel pourriſſant,
 Et ſeras coronné d’vn Laurier verdiſſant :
 Mais ouurant ton cercueil tu fermeras Parnaſſe.


A. D. V.