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Page:Secrétan – Les Droits de l’humanité, 1912.djvu/209

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cience à l’État, ce qui aboutit forcément dans la pratique à substituer la conscience d’une ou de plusieurs personnes à celle de toutes les autres. Transformer les devoirs de conscience en obligations exigibles par contrainte revient à priver la conscience de toute sphère d’action, et par suite à supprimer la conscience elle-même. Du moment où l’on charge l’État de réaliser le bien positif, les particuliers en sont dispensés, et souvent empêchés par cela même : leur seule affaire est d’obéir et pour s’y résoudre il n’est besoin d’aucun autre mobile que la crainte de la prison. L’idée que le bien positif reste un bien positif, le bien moral, un bien moral, lorsqu’il est obtenu par la force, est inséparable de la conception d’une autorité visible qui aurait droit sur les sentiments et sur les croyances. C’est ainsi que l’Église romaine a compris l’Évangile, et les bûchers de l’Inquisition sont la conséquence logique de cette interpréta-