la liberté, de maintenir avec un soin jaloux la puissance de nous déterminer qui nous inspire un légitime orgueil.
L’ivrogne, le voluptueux, l’ambitieux ne sont pas libres ; ils sont poussés, ils sont entraînés, ils ne se possèdent pas, leur passion les possède, ils sont contraints ; ils ne sont pas d’accord avec eux-mêmes et n’approuvent pas toujours ce qu’ils font.
En cédant à leur vice, ils se rendent toujours moins en état d’y résister ; finalement ils deviennent incapables de le juger et de se juger eux-mêmes. Une apparente unité s’établit, momentanément du moins, dans leur être ; mais s’ils pratiquent sans résistance et sans scrupule ce qu’ils faisaient d’abord en le condamnant, leur apparente liberté n’est qu’un esclavage, ils se sont réalisés d’une façon contraire à leur primitive essence, ils sont devenus d’autres êtres que ceux qu’ils étaient appelés à devenir, et cette contradiction entre leur nature vraie