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Page:Secrétan – Les Droits de l’humanité, 1912.djvu/251

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lieu de rêver et d’affirmer ce qu’on souhaite ; qu’on voie avec quelle mollesse l’ouvrage s’exécute dans les bureaux des gouvernements ; qu’on mette en parallèle le travail d’un journalier avec celui du paysan sur son propre champ, et l’on ne tardera pas à se convaincre que sans un changement général des dispositions morales, le fonctionnarisme universel serait un agent de production bien insuffisant. S’il ne faut pas désespérer d’un tel changement, si l’on peut avec une certaine apparence juger qu’une meilleure organisation des rapports économiques serait un moyen efficace d’amener une réforme des mœurs, du moins faut-il se garder avec soin de prendre pour certitude un espoir fondé sur notre désir et d’escompter une réforme qui, fût-elle possible, ne saurait être l’œuvre d’un jour ni même d’une génération. Chacun pour soi : c’est la malédiction du présent. Un pour tous, tous pour un : c’est l’idéal et c’est l’espérance.