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Page:Secrétan – Les Droits de l’humanité, 1912.djvu/289

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absolu : la bonté, l’excellence morale, le bien, tout court ; on confessera que l’État est un pis-aller, un mal nécessaire, ou pour mieux dire un très grand bien, certainement ; puisque nous tremblons tous à l’idée de passer un quart d’heure sans sa protection dans le voisinage de nos frères ; mais un bien relatif, dont un mal est l’origine ; puisque ce qui se fait sous l’empire de la contrainte ne saurait participer au bien positif, dont le champ se trouve ainsi diminué.


I


Pour échapper à cette conséquence, il faudrait attribuer à l’État une personnalité morale, une conscience morale distinctes de celles des individus qui prennent en son nom des décisions obligatoires à titre de souverains, de fonctionnaires, de juges, de représentants ou de citoyens.

Cette personnification mythologique séduit encore bien des gens, même parmi