Page:Secrétan – Les Droits de l’humanité, 1912.djvu/53

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être contestée, mais dont il n’est pas juste de nous priver et dont la loi doit nous garantir l’exercice. Le droit d’un pays est une législation à laquelle tous les habitants du territoire sont contraints d’obéir par la force que l’État possède ; mais on désigne sous le nom de droit naturel l’ensemble des règles dont la justice paraît réclamer l’adoption dans tous les pays. Nier l’existence d’un droit naturel, c’est donc nier la justice et poser en fait qu’il n’y a de règle du permis que l’arbitraire du législateur, c’est-à-dire de celui qui, dans un moment et dans un lieu donné, dispose de la plus grande force matérielle. Nier le droit naturel, c’est supprimer toute différence entre un pouvoir de fait et l’autorité légitime. C’est donc réduire le droit positif à n’être qu’un cas de force majeure, et si l’obligation de tenir un engagement contracté n’est pas de droit naturel, l’expression de droit historique, dont on fait de nos jours un si