Page:Secrétan – Les Droits de l’humanité, 1912.djvu/57

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poser d’elle à son gré. D’un côté tous les droits, aucun de l’autre : tel est l’ordre légal entre ces deux classes d’êtres appelés par la nature à vivre dans l’intimité et dans la réciprocité les plus entières ; école de violence et d’orgueil pour l’une, pour l’autre école de mensonge et de séduction, impossibilité pour toutes les deux, faute d’apprentissage et d’exercice, de développer harmoniquement l’ensemble de leurs facultés. Cette conception du genre humain forme la base et sera l’éternel opprobre d’un ordre de choses que le jugement infirme du plus grand nombre nous permet encore d’appeler civilisation. Nous aspirons à la liberté, et nous maintenons l’esclavage à la racine de toutes nos institutions. Nous nous piquons de justice, et sans nous en affecter, sans presque même nous en douter, nous consentons à ce qu’une moitié de l’humanité soit vouée à servir l’autre. Nous célébrons la paix, et jusque dans les plus