Page:Secrétan – Les Droits de l’humanité, 1912.djvu/85

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

bientôt complice du crime. De même, celui qui s’empresserait de soulager toutes les souffrances encouragerait la paresse et la débauche. Les devoirs, qui, dans l’idéal, convergent tous, se contredisent dans la réalité de notre vie, le souci de notre conservation personnelle, qui est proprement un devoir, parce que cette conservation est nécessaire à l’accomplissement de tous nos devoirs, nous permet rarement de suivre jusqu’au bout les inspirations de la charité ; pour atteindre le même but il nous force à suivre d’autres voies. La morale effective consiste à balancer constamment des obligations contraires, pour les concilier lorsqu’il est possible, ou sinon pour satisfaire à la plus impérieuse aux dépens des autres. La règle du moindre mal se substitue au pur idéal du bien, et la casuistique, justement vouée au mépris ensuite de l’abus qu’on en a fait dans un intérêt étranger au bien général, reste, après tout, le seul