Page:Sedaine - Théâtre.djvu/374

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LA MARQUISE.

Cela ne devrait pas me surprendre. Enfin il ne reste plus rie…

LE MARQUIS.

Que de me payer, madame.

LA MARQUISE.

De vous payer ? Ah ! monsieur ! vous êtes un créancier terrible. Si vous avez perdu, je serai plus honnête et je vous ferai plus de crédit.

LE MARQUIS.

Je n’en demande point.

LA MARQUISE.

Dubois, fermez ce papier et cachetez-le ; voici mon étui.

LE MARQUIS.

Pourquoi donc, madame ? cela est inutile.

LA MARQUISE.

Vous me pardonnerez. J’ai l’attention si paresseuse ; les femmes n’ont que la présence d’esprit de la minute, et elle est passée cette minute.

LE MARQUIS.

Vous croyez rire ; mais ce que vous dites-là, je l’ai dit cent fois.

LA MARQUISE.

Oh ! je vous crois. J’espère, moi, de mon côté, que vous voudrez bien m’accorder une heure pour réfléchir, et examiner si vous n’avez rien oublié.

LE MARQUIS.

Deux jours, si vous l’exigez.

LA MARQUISE.

Non, je ne veux pas plus de temps qu’il ne m’en faut pour vous raconter l’histoire de ma journée ; et la voici :