Page:Sedaine - Théâtre.djvu/387

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MADEMOISELLE ADELAÏDE.

Et moi, madame, quelle satisfaction ne dois je pas avoir !

LE MARQUIS.

Madame, je la marie, et je la donne à monsieur : je dis je la donne, c’est un vrai présent ; et il ne l’aurait pas, si je connaissais un plus honnête homme.

M. DÉTIEULETTE.

Quoi ! madame, j’aurai le bonheur d’être votre neveu ?

LE MARQUIS.

Oui, mon ami, et avant trois jours. Je cours demain à Paris ; il y a quelques détails dont je veux me mêler.

M. DÉTIEULETTE.

Mademoiselle, consentez-vous à ma félicité ?

MADEMOISELLE ADELAÏDE.

Monsieur, je ne connaissais pas toute la mienne ; et vous avez à présent à m’obtenir de madame.

M. DÉTIEULETTE.

Madame, puis-je espérer…

LA MARQUISE.

Oui, monsieur, et j’en suis enchantée. Le ciel ne m’a point accordé d’enfant ; et de cet instant-ci je crois avoir une fille et un gendre. Monsieur, je vous l’accorde.

MADEMOISELLE ADÉLAÏDE, en donnant sa main.

C’est autant par inclination que par obéissance.

LE MARQUIS.

Cela doit être. (À la marquise.) Ma nièce est charmante !

LA MARQUISE.

Je suis bien trompée, si mademoiselle n’a pas beaucoup d’esprit ; et je suis sûre que, sans détours, sans finesse, elle n’en fera usage que pour se garantir de la