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WILLIAMS.

Oui, j’ai été obligé de fuir avec ma fille et ma femme, qui est morte depuis. La justice a mangé mon château et mon fief, et je n’ai plus rien là-bas, qu’une sentence de mort ; mais ici je ne les crains pas.

BLONDEL.

Monsieur, je vous demande bien pardon de toutes mes questions.

WILLIAMS.

Il ne me déplaît pas de parler de tout cela.

BLONDEL.

Et à la croisade, vous avez donc connu le brave roi Richard, ce héros, ce grand homme ?

WILLIAMS.

Oui, puisque j’ai servi sous lui.

BLONDEL.

Et sans doute vous avez…

WILLIAMS.

Mais j’ai affaire, et je crois que voilà cette voyageuse qui va arriver.


Scène VII

BLONDEL, LAURETTE, ANTONIO.

(Antonio, pendant cette scène, tire du pain d’un bissac et va le manger sur le banc où s’est assis Blondel.)

LAURETTE.

Ah ! bonhomme, je vous en prie, dites-moi ce que vous a dit mon père ?

BLONDEL.

C’est vous qui êtes la belle Laurette ?