Page:Sedaine - Théâtre.djvu/476

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ne le permette, nous ne pouvons pas disposer du plus petit endroit ; mais demain… Adieu !

BLONDEL.

Allons, prenons patience… Antonio !

ANTONIO.

Plaît-il ?

BLONDEL.

Va voir s’il n’y a pas d’autre retraite aux environs.


Scène VIII

BLONDEL, MARGUERITE.

(Alors paraissent des gens de toute sorte, des domestiques, des chevaliers. Ils donnent le bras à Marguerite ; elle paraît descendre de son palefroi, et est accompagnée de femmes suivantes. Elle a l’air de donner des ordres.)

BLONDEL. Ciel ! Que vois-je ! C’est la comtesse de Flandre ! c’est Marguerite ! c’est le tendre et malheureux objet de l’amour de l’infortuné Richard ! Ah ! J’accepte le présage ; sa rencontre ici ne peut être qu’un coup du ciel. Mais, peut-être me trompé-je !… Voyons si vraiment c’est elle. Si c’est Marguerite, son âme ne pourra se refuser aux douces impressions d’un air qu’en des temps fortunés son amant a fait pour elle. (Il joue cet air sur son violon. Marguerite s’arrête, écoute, s’approche.)

MARGUERITE.

O ciel ! qu’entends-je !… Bonhomme, qui peut vous avoir appris cet air que vous jouez si bien sur votre violon ?

BLONDEL.

Madame, je l’ai appris d’un brave écuyer qui venait