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Scène V

BLONDEL, RICHARD, soldats.

(Le gouverneur et des soldats font rentrer le roi ; la porte de la terrasse se ferme ; des soldats s’emparent de Blondel, et le font passer par une poterne, et entrer dans les fortifications ; alors il paraît au devant du théâtre.)

LES SOLDATS, arrêtant Blondel.
Sais-tu, connais-tu, sais-tu
Qui peut t’avoir répondu ?
Réponds, réponds, réponds vite !
Ah ! Que tu n’en es pas quitte !
BLONDEL.
Sans doute quelque passant
Que divertissait mon chant.
LES SOLDATS.
En prison, vite en prison !
Tu diras là ta chanson.
BLONDEL.
Ah ! messieurs, point de colère,
Ayez pitié de ma misère ;
Les sarrasins furieux
De la lumière des cieux
Ont privé mes pauvres yeux.
LES SOLDATS.
Ah ! tant mieux pour toi, tant mieux,
Tu périrais dans ces lieux
Si tu portais de bons yeux.
BLONDEL.
Ah ! messieurs, attendez donc,
Je dois obtenir pardon ;
Je veux parler à monseigneur,
À monseigneur le gouverneur,
Pour un avis important
Qu’il doit savoir à l’instant.