Page:Sedaine - Théâtre.djvu/488

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BLONDEL.

Eh bien, monseigneur, elle m’a dit de vous dire que vous pourriez venir à l’heure que vous voudriez.

FLORESTAN.

Comment, à l’heure que je voudrais !

BLONDEL.

Il y a chez son père une dame de haut parage qui, pour célébrer la joie d’une nouvelle intéressante, y donne toute la nuit à danser, à boire, manger et rire ; et vous pourriez y venir sous quelque prétexte ; alors la belle Laurette trouvera toujours bien l’occasion de vous dire quelque petite chose.

FLORESTAN.

C’est donc pour me parler que tu as chanté ?

BLONDEL.

C’est pour être mené vers vous que j’ai fait tout ce bruit avec mon violon.

FLORESTAN.

Il n’y a pas de mal ; dis-lui que j’irai. Mais se servir d’un aveugle pour faire une commission ! Ah ! qu’elle est charmante ! Va-t’en.

BLONDEL.

Mais, monsieur le gouverneur ! monsieur le gouverneur !

FLORESTAN.

Eh bien ?

BLONDEL.

Ah ! vous voilà de ce côté-là ? Pour qu’on ne soupçonne rien de ma mission, grondez-moi bien fort, et renvoyez-moi.

FLORESTAN.

Tu as raison. (A part.) Ce drôle a de l’esprit.