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Page:Segalen - L’Observation médicale chez les écrivains naturalistes.djvu/36

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Questionné à ce sujet précis par le Dr Cabanès, Ed. de Goncourt répondit textuellement dans une lettre : « Pour Germinie[1] ça s’est passé ainsi dans la nature, la pleurésie a précédé la tuberculose », et une autre fois « … j’ai décrit un cas de pleurésie prétuberculeuse, c’est bien l’expression technique ? à une époque où on n’avait pas encore nettement déterminé cette affection, même dans les traités de pathologie »[2].

Cette observation rentre donc nettement dans notre catégorie dernière de l’ « observation involontaire », superbement ignorante de la portée du symptôme décrite. Cette ignorance est pour elle brevet de vie, surcroît d’authenticité.

Une telle vision des choses, est « plus probante que la réalité même »[3].

  1. Avril 1896, Ed. de Goncourt, lettre au Dr Cabanès.
  2. Chronique médicale, 1896, 1er août.
  3. Guy de Maupassant, préface de Pierre et Jean.