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Page:Segalen - L’Observation médicale chez les écrivains naturalistes.djvu/51

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CHAPITRE IV

LA DOCUMENTATION INDIRECTE


Il est toujours délicat de hiérarchiser en matière de procédés scientifiques. Une méthode vaut surtout en raison de celui qui l’exploite. Si nous comparons cependant en valeur documentaire l’observation objective, l’observation subjective et la documentation indirecte, dont nous allons maintenant analyser l’emploi, nous trouvons cette dernière d’une exactitude moins rigoureuse. La documentation indirecte est obtenue de seconde main par les fréquentations médicales, le commerce assidu, parfois, des traités techniques, mais souvent aussi par le feuilletage distrait de ces mêmes traités.

Elle se distingue de l’observation directe par la même nuance qui sépare l’Érudition de la Science ; c’est-à-dire que l’une est aisément acquise, commodément étendue, se diffuse et s’évague au gré des relations professionnelles de « l’érudit écrivain », reste fonction de sa bibliothèque et de sa mémoire aidée d’un nombre imposant de fiches. Tandis que l’autre, étude directe et scientifique de la réalité, demeure hautaine, spécialisée, serrée, véritablement documentaire.