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Page:Segalen - L’Observation médicale chez les écrivains naturalistes.djvu/69

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CHAPITRE V

LE VOCABULAIRE MÉDICO-ESTHÉTIQUE


Le mot — est-il admis — reste distinct de l’idée qu’il enferme. Il lui est souvent supérieur. En tout cas, il a sa personnalité comme sa valeur scientifique propres[1]. Il est donc loisible de le considérer un instant à l’état isolé, en une sorte de monographie des termes médicaux utilisés par les écrivains précédents. Nous savons de quelle triple origine les naturalistes durent extraire les matériaux premiers de leurs observations. Nous allons épiloguer maintenant sur le revêtement verbal dont ils enrobèrent ces matériaux.

Une telle étude pourrait être double : valeur esthétique du vocabulaire médical — exactitude des termes employés. Cette dernière donnée, négligeable chez tous les écrivains qui ne furent qu’ « hommes de lettres », prend ici une importance première. Dès le début, en effet, les naturalistes prétendirent faire œuvre de savants et le clamèrent bien haut. Nous réserverons donc le côté purement littéraire de l’étude pour n’envi-

  1. V. Rémy de Gourmont, Esthétique de la langue française, p. 14.