Il y a la baguette pour Raïvavaè. C’est une terre toute pleine d’énormes images de Tii, — ils disent Tiki — taillées dans la pierre. Ils sont d’une double sorte : Tiki pour les sables et Tiki pour les rochers.
Il y a la baguette, encore, pour ce petit motu sans nom où Térii a rencontré, avec étonnement, quatre hommes de Tahiti et deux femmes, qu’un vent qu’on ne peut nommer avait jetés hors de toutes les routes. Mais cela n’est point croyable.
Il y avait enfin la baguette pour Manga-Réva. Les images de Tiki sont abondantes et hautes. Mais les hommes, quels misérables navigateurs !
Point de pirogues à vrai dire : des troncs d’arbres liés ensemble, sans forme, sans vitesse, sans pilote ; et point d’avéïa !
C’est de là que le haèré-po revint. Ses baguettes étaient nombreuses au point de remplir, pour sa mémoire, l’espace de dix années, les longues années du soleil ; ou de vingt années, peut-être. En vérité, c’était cela : vingt années hors de Tahiti.