les autres îles, tenait encore plus de fidèles sur la terre Tahiti. Les livres selon Marko et Luka comptaient partout des demandeurs. On venait en implorer de fort loin : des voyageurs, sortis de la mer, arrachaient avec transport les feuillets aux mains des fabricants, laissaient une fort belle offrande, et s’en retournaient, sans penser même à emplir leurs entrailles. Quelques-uns se réunirent, pour charger une pirogue à deux coques, de tapa, de cochons mâles et d’huile parfumée : afin qu’on leur donnât seulement la moitié d’un livre entre eux tous… Alors, les Professeurs de Christianité déclarèrent qu’on devait se réjouir grandement : non point que l’abondance de ces offres et de ces dons importât en vérité aux Missionnaires ! mais parce que le prix qu’on attachait à posséder le Livre, rendait manifeste et indiscutable à tous, la valeur du Livre.
Sous le faré de Térii, chacun, selon sa manière, préparait le grand jour : Samuéla, marchant sans repos de la montagne à la rive, amassait pour le festin d’énormes tas de féi roux. Sous les marteaux de Rébéka, les tapa s’allongeaient, gluantes d’abord. Eréna les étalait au soleil, et se privait d’autres besogne : afin, disait-elle, de ne plus quitter son ami. Elle entendait bien assister à la fête mieux parée que toutes ses compagnes, et réclamait de belles chaussures, et surtout un vêtement dur, un vêtement qui étrangle les hanches, comme en portent les épouses Piritané. Aüté refusa. Elle supplia, dès lors, pour un