— « Que tu vives… quel est ce fétii ?
— Son nom est… » L’autre hésitait, sachant qu’un nom païen mordrait les oreilles du Piritané aussi durement qu’un appel de conque ou de tambour défendus. « Son nom est… Ioséfa. »
Le vieillard sauta, en dévisageant le chrétien au parler faux :
— « Homme menteur ! mon nom est Paofaï, Tériifataü ! me crois-tu si débile que je perde le souvenir de mes mots, comme tu le fis, Térii au grand-Parler, sur la pierre-du-récitant ? » Il ajouta : — « Je suis sacrificateur au maraè Papara ! »
Noté répondit avec douceur :
— « Mon frère, il n’y a plus de maraè sur la terre Papara, ni sur aucune autre terre. Car l’arii-rahi, inspiré par le Seigneur, les a fait démolir et jeter à l’eau.
— Aué ! vieux prêtre fourbe ! Pas de maraè ! » Paofaï, hurlant d’épouvantables menaces, secoua les épaules ainsi qu’un insensé, creva derrière lui la barrière de bambous, et s’en alla, marchant à grands pas irrités vers la mer.
Noté soupira. Puis il dit :
— « Térii, mesure l’abîme qui sépare ce méchant païen de toi-même, bien qu’ignorant encore ; et redouble ton zèle, afin d’être admis bientôt, comme les autres, à professer ta foi, à dépouiller toutes les erreurs en même temps qu’à changer ton nom. »
Eaha ra ! le Missionnaire pouvait méconnaître cette