tendus. Il y eut un répit. Noté regardait vers la mer-extérieure, et semblait prendre intérêt à écouter crever la houle sur le récif. Puis il dit assez vite, en examinant le nouveau converti :
— « Quoi de nouveau sur les « mamaïa ? »
— Les fous ? On savait bien qu’il y en avait toujours, nombreux ou rares, selon que le peuple les honorait en les déclarant « illuminés-du-dieu » ou bien les pourchassait à coups de massues, comme imposteurs. Pourquoi le Missionnaire s’en inquiétait-il ?
Noté répondit que les fous dont il entendait parler n’étaient point ces pauvres insensés plutôt dignes de pitié que de haine, dont les paroles, divaguant sans mesure, restent néanmoins innocentes ; — mais qu’il désignait par ce vocable méprisant ces mamaïa d’autant plus détestables qu’ils savaient leur folie, et s’y plongeait abominablement. Au moins les ignorants d’autrefois avaient pour eux leur ignorance même, — bien qu’à dire vrai, la loi du Seigneur soit empreinte au cœur de tous les hommes ! — Mais ces gens-là mélangeaient les rites, en inventaient d’autres, et leurs impiétés ne savaient pas de bornes. Les chrétiens, indignés, avaient raison de crier : « Mama-i-a ! ce sont des fous ! » Et les Missionnaires, avec plus de raison encore, renchérissaient : « Bien pis ! ce sont des « hérétiques ! »
Térii prit un air grave et réservé, et dit ne point connaître « ces gens-là ».