Mais il cria : — « Je n’ai pas élevé les missionnaires au rang des Arii que je respecte !
— Eh bien », dit l’autre avec triomphe, « sache donc que si Pomaré le Réformateur gouverne en ce jour bienheureux comme durant sa longue vie ; et que si, dans les années futures, ses enfants sont encore les possesseurs de l’île, comme les fils du Roi Piritané restent depuis des milliers de lunaisons maîtres de leur pays, — c’est de la volonté seule du Maître des Rois. C’est lui qui nous envoya pour rétablir par les mousquets de nos frères, par nos conseils, par la vertu du Livre, le pouvoir du chef que voici. S’en prendre à nous et à nos disciples, c’est donc vouloir s’en prendre au Roi. C’est mépriser, en même temps, la Loi qu’il vient de donner à son peuple ! » Et, se tournant vers une partie des juges qu’il appela d’un autre nom nouveau, la « troupe des jurés », Noté leur assigna : — « Vous aurez donc à prononcer si vraiment, ou non, Téao no Témarama, par le baptême, Ezékia, est coupable d’avoir, au cours de nombreuses assemblées secrètes, attenté à la forme du Gouvernement. » Les jurés se levèrent, et, pour mieux discuter, — bien que l’infamie de Téao ne fît plus aucun doute — ils se retirèrent à l’écart.
Les trois disciples de l’hérésiarque se mirent alors à parler à la fois, mais Noté et le chef-de-la-justice les dominèrent aisément. On apprit cependant qu’ils se prétendaient inspirés par Ioané-le-Baptiseur, par