réclamaient pour cette nuit même, et peut-être aussi pour le lendemain. Aüté sursauta. Mais le diacre gardait un maintien grave : le père-nourricier de la petite fille venait de mourir. Il fallait veiller le corps. Qu’elle parte donc, et aussitôt, pour la rive Papara. Le jeune homme se dressait, tout prêt à l’accompagner. Iakoba le retint avec des mots habiles :
— « Si tu le veux, jeune homme, nous passerons cette nuit-ci où tu vas être seul, à raconter les vieilles histoires qui t’amusent, et que tu m’as souvent demandées. Ainsi tu n’auras pas à te lamenter, sans elle. »
Et il sortit avec la fille.
— Passer la nuit au navire Farani où l’on danse, où l’on boit, où l’on s’amuse tant ? Quel plaisir inespéré ! Elle promit tout ce que son père recommandait. Au matin elle serait là. — Après un détour, Eréna se mit en route vers la baie Tupana. Le diacre lui soufflait : — « N’oublie pas les haches, si tu le peux, aussi ? » Elle disparut.
La nuit tombée, Rébéka fit flamber les graines de nono. Mais Iakoba, avant de parler au jeune homme, depuis longtemps attentif, voulut parler au Seigneur :
— « Je te remercie, Kérito, d’avoir, en cette journée répandu ta bienveillance sur ton serviteur, en l’ins-