corpulence noble, digne de foi. Sans perdre de l’œil les amusantes allées des hommes singuliers, il renseignait complaisamment le haèré-po :
— Tout d’abord, on leur avait offert main-forte, à ces étrangers agités. Les hommes robustes, ceux qui vont récolter les régimes de féï, roulaient, à leur intention, des troncs d’arbres. Les plus habiles façonneurs-de-coques, fiers de leur emploi, équarrissaient avec ardeur. Des manants tressaient les fibres du haari pour assembler la toiture, et des pêcheurs, courant sur le rivage, aidaient au déchargement des bateaux.
Ainsi le temps de deux journées. Vers la troisième nuit, on s’étonna que l’ouvrage ne fût point terminé. Puis on attendit des présents d’amitiés de ces gens-là qu’on avait traités en amis. Ils distribuèrent des grains brillants, des étoffes et des clous, mais réclamaient avec âpreté deux haches disparues. Haamanihi les rapporta : il les avait choisies, assura-t-il, pour les semer dans la terre, en offrande à Hiro : le Dieu les aurait fait germer. — Au cinquième jour, l’œuvre n’avançait plus. Les assistants défaillaient, et surtout l’enthousiasme. Puis les étrangers proposèrent deux pièces d’étoffes à chaque fétii. Personne n’en voulut. Mais eux-mêmes se démenaient davantage : « comme ils font toujours… », conclut le possesseur-de-terres.
Cependant, les riverains de Matavaï devisaient par petits groupes, mangeaient, regardaient, riaient,