dirent dans la rumeur envahissante. On amenait enfin, pompeusement, des chiens maigres, au long poil, les avant-bras liés derrière les oreilles, et que des gens forçaient à marcher à la manière des hommes. Tous ces dons, jetés par des milliers de mains plus haut que l’enceinte, volaient sur les têtes et tombaient devant Haamanihi. D’un geste il distribuait à son gré. Les victimes négligeables, aussitôt égorgées par les bas sacrificateurs, suffisaient aux petits autels. Les plus dignes, les plus grasses, disparaissaient derrière le faré des prêtres : on ne les entendait point hurler sous le couteau. Haamanihi choisit une truie pleine qu’il fit déposer sur l’autel culminant. Les Arioï chantaient :
« La truie Orotétéfa mit bas sept petits :
Cochon du sacrifice,
Cochon du maro rouge,
Cochon pour les étrangers,
Et cochon pour la fête en l’honneur de l’amour… »
Armé d’une coquille tranchante, le grand-prêtre s’approcha de la bête dédiée. Il lui ouvrit péniblement la gorge. Les Arioï chantaient :
« Cochon pour être mangé,
Deux cochons pour conserver la race,
Tels furent les présents divins portés à Vaïraümati,