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Page:Segalen - Peintures, 1918.djvu/120

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promenade que les bons charpentiers du sud ont taillée pour Lui, dans les troncs vernis, imputrescibles et légers. Les équipages sont alertes et attentifs aux remous. Il y a plus de cinq cents hommes, bien habillés des épaules au ventre, les cuisses libres pour marcher quand il le faut dans l’eau et le sable.

Se suivant exactement l’un l’autre, d’arrière en avant, vous comptez : le bateau des cuisines, le bateau des Officiers, puis des Conseillers. Celui des Eunuques, celui des Princes du sang. La Barque-Ailée pour les Princesses, le Nid-du-Phénix, demeure des deux Impératrices. Viennent alors dix jonques armées pour la guerre, et enfin, le Bateau-Dragon, qui est pour Lui.

Si long, qu’entre vos deux mains il se voit à peine en entier ! si haut, que la quatrième toiture mène son sillage dans les nues, qui refluent comme autour du poitrail l’eau fendue ! La carène est jaune et squameuse. La queue s’enroule et soutient le grand château