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Page:Segalen - Peintures, 1918.djvu/123

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ce brouillard… Déchirez, écartez les lambeaux gris…

Découvrez des couleurs encore, des bannières, des oriflammes, et tout d’un coup ces rouges et cet or se mouvant à travers le vent. Voyez cette ambassade ; ou plutôt, balancées très haut sur les têtes, voyez ces images : un homme presque nu, suspendu par les deux bras écartés, la face ceinte d’un grand rond d’or qui fait une gloire bien pleine. Courbés devant lui, voyez ces monstres à visage doux, — on ne peut dire mâles ou femelles — l’œil baissé, caché par de jeunes paupières ; les mains unies et pointues, de grandes ailes d’oie céleste attachées aux deux épaules et le front rayonnant de feu !

Telles sont les enseignes en marche d’un convoi inexplicable si des inscriptions, çà et là — que l’on peut lire, — ne le déclaraient « religieux ». Il faut croire aux bienfaits de ce qu’il prône, car les étoffes et les signes bro-