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Page:Segalen - Peintures, 1918.djvu/183

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Et cette autre, une certaine impression de Vérité. Les moines et philosophes se la disputent. Ils sont là, disciples de Bouddha ou du Tao, qui prétendent tous à l’Unique. Mais le Prince est un juge incomparable. Il ordonne qu’on étale une bonne fois toutes les Raisons par devant Lui. Non pas en ordre et à la suite, ce qui les affaiblit et peut se dire « incompréhensif » ; mais d’un seul faisceau, d’un seul jet, — il dit même : « En un seul tas » ! et se charge de discerner le Vrai véritable, et d’entendre au fond du tumulte.

*

Alors, tous ensemble, Tao-che nommant l’Innommable, et Têtes-rases faisant cascader les Causes et rouler la Roue de la Loi, tous les Docteurs de la paix s’entrebattent, tous les Immobiles se démènent devant le Juge, ivre enfin d’idées un peu fortes, et judicieusement endormi.