Palais où René Leys, ni même les meilleurs limiers de la P. S. n’avaient jamais pénétré… que le chef des limiers, René Leys, venait au contraire d’y être appelé en audience ! Je concluais, — supprimant simplement les intermédiaires nombreux, — je concluais fort justement que l’Impératrice Douairière Long-Yu était la seule et responsable instigatrice des coups dirigés contre la peau tremblante du Régent (bombe et couteau)… que le deuxième fils du Prince T’aï ne jouait là qu’un rôle de comparse, — peut-être payé… ou d’amoureux rétribué également en espèces, et non pas en nature ! Donc, j’accuse Dame Long-Yu d’être amoureuse du Fils de Prince qu’elle élèverait, après la disparition du Régent, au rang brusque d’Empereur-Consort, accordant pour la vie, à la petite chanteuse toujours vierge, le titre de laveuse de linge de nuit de noces, et, à sa mort, la consécration officielle d’un bel arc de triomphe que l’on réserve aux veuves exemplaires, aux vierges à tous crins, et dont les poteaux, enjambant les carrefours, laissent passer dans leur entrejambe toute la circulation de la rue !
Très fier de ma déduction policière, j’insiste pour que René Leys s’aperçoive de ma lucidité :
— Hein ? Pour ne pas « en » être (encore) de la P. S… ai-je deviné ? Flairé ? Oui ou non ?
L’air de René Leys est tel, que je l’entends d’avance me répondre, comme il fit une première fois, avec un appuyé cinglant : « Ah ! ceci est mon affaire ! »