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Page:Segalen - René Leys.djvu/215

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Nulle part ? Évaporé ? Subtilisé comme un mage qui en a dit assez, et dont les jours sont clos ?… Je m’attends à quelque chose d’insolite…

Non. Rentrant chez moi, je le trouve paisiblement chez moi. Il est calme et quotidien. Je n’y tiens plus :

— Vous en faites de belles, au Palais !

Il prend un air innocent :

— Vous savez qui vient d’être nommé vice-roi des Deux-Hou ? En pleine révolte !

— Je vous ai dit que le Ministre de la Guerre… est parti.

— Un chou-blanc. Votre ministre n’arrivera jamais. On lui donne un terrible collègue ! Son maintien, son silence, son attitude réservée commencent à me jeter dans l’embarras.

— On vient de nommer…

Et je lui mets sous le nez, avec une vigueur excessive, le décret promulgué aujourd’hui par le Régent nommant Yuan Che-k’aï, — exilé, retiré dans ses terres — Vice-Roi des provinces révoltées du Centre, Généralissime des armées de terre et de mer, soutien de la Dynastie menacée !

J’insiste :

— Vous êtes fous. Comment le Régent peut-il supposer que l’homme à moitié décapité par lui, il y a trois ans, va revenir à son service ! Et le vieux Renard n’est point parti en disgrâce sans préparer son retour. Mais quel retour ! Il a ses soldats, cinq