Page:Segalen - René Leys.djvu/237

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18 novembre 1911. — Ceci va de mal en malheur, et à l’extrême pour l’Empire ! Le marché est mis à la gorge : le Régent de Demain, le Régent qui monte, Yuan Che-k’aï, a respectueusement fait connaître au Régent d’aujourd’hui — Prince Tch’ouen — et presque d’hier, qu’il faut abdiquer ; — qu’il faut avoir abdiqué avant que le jour de demain ne se lève. Cette nuit sera donc la nuit du grand débat ; peut-être de la grande lutte : les cinq mille Honanais payés par le vieux Yuan, renforcés de tous les mécontents, payés aussi, vont assiéger le Palais défendu par la Garde Impériale, la P. S. et ce brave petit René à leur tête. Il y aura bataille antique et moderne, avec grands cris et visages terribles, et aussi mausers à magasin. Malgré toute la fidélité que je leur porte, les Mandchous seront battus. Alors vient le sac du Palais. Deux cents concubines, la plupart respectables, puisqu’elles remontent au lit et au règne de Celui qui régna durant notre second Empire, demandent grâce de vie, et s’abandonnent aux vainqueurs. Les eunuques s’efforcent d’obtenir les mêmes attentions. Quelques braves de l’Ancien