— Vous m’avez bien dit l’avoir vu ?
René Leys s’étire. Je crois bien qu’il se réveille… qu’il dormait paisiblement depuis une demi-heure… Pourtant il répond sans hésiter :
— Mieux que personne.
Et puis, il parle avec douceur :
— Je l’ai vu. Je le voyais souvent, surtout dans la matinée entre dix heures et midi. Il était alors très éveillé, très intelligent. Il s’occupait vraiment des Affaires… Il jouait ensuite avec ses femmes…
— Tiens ! on m’avait dit…
— Il jouait avec ses femmes à des jeux innocents. Ainsi, une espèce de jeu chinois où l’on cherche à se toucher en courant… ou plutôt, à n’être pas touché… On se met chacun à sa place… dès qu’on l’a quittée, on peut être… Oh ! c’est très chinois… Mais… je me souviens que je jouais aussi à quelque chose du même genre à l’école moyenne de Termonde. Et l’on criait « Pouce » ! Et l’on n’était pas « pris »…
— Est-ce que Lui criait aussi…
— Oh non ! il avait un autre moyen. Pourtant il se fatiguait vite et ne courait jamais. Quand on le serrait de près, savez-vous ce qu’il faisait ?
— … ?
— Il s’asseyait, tout simplement, n’importe où.
— …
— Alors ? Toutes ses femmes tombaient à genoux devant Lui.
— …