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Page:Segalen - Stèles.djvu/17

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rond, aux bords émoussés, qui transperce la pierre et par où l’œil azuré du ciel lointain vient viser l’arrivant.

Sous les Han, voici deux mille années, pour inhumer un cercueil, on dressait à chaque bout de la fosse de larges pièces de bois. Percées en plein milieu d’un trou rond, aux bords émoussés, elles supportaient les pivots du treuil d’où pendait le mort dans sa lourde caisse peinte. Si le mort était pauvre et l’apparat léger, deux cordes glissant dans l’ouverture faisaient simplement le travail. Pour le cercueil de l’Empereur ou d’un prince, le poids et les convenances exigeaient un treuil double et par conséquent quatre appuis.

Or, ces appuis de bois percés d’un œil se désignaient dès lors sous le même nom de « Stèles ». On les décorait d’inscriptions qui disaient les vertus et les charges du défunt. Plus tard ils s’affranchirent de leur emploi seulement funèbre : ils en vinrent à tout porter, et non plus un cadavre ; — mais des victoires, des édits, des résolutions pieuses, un éloge