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Page:Segard - Hymnes profanes, 1894.djvu/23

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Aurez-vous le triste courage
De me laisser à vos genoux
Sans que jamais un mot de vous
Me soutienne ou m’encourage,
Et mon hymne à votre beauté
Restera-t-il inécouté ?

Ah ! je sens bien que c’est un autre
Que vous osez me préférer,
Mais c’est par trop me torturer,
Je veux savoir quel est cet autre ;
Et je vous en fais le serment,
Demain je tuerai votre amant !

Vous cèderez alors peut-être,
Mais si vous vouliez résister
Je vous tuerais sans m’arrêter,
Il faut mourir ou vous soumettre.
Si je suis fou ? Je n’en sais rien
Mais je vous veux — et vous veux bien !