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Page:Segard - Hymnes profanes, 1894.djvu/27

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Loin du monde tumultueux
Comme une clameur éperdue
Je chante des vers amoureux
Qui vont se perdre dans la nue,

Et j’entends haleter la brise
Qui dans un long frémissement
Étreint les arbres et se grise
De son propre chuchotement.

Impalpable et tiède baiser,
Caresse anonyme et troublante
Qui dans le feuillage froissé
Fais chanter une âme tremblante,

Lorsque tu fais vibrer mon âme,
Aux bras d’un invisible amant
La Terre ivre d’amour se pâme
Et j’aime ! J’aime ! Follement !