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Page:Segard - Hymnes profanes, 1894.djvu/63

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Quand dans le solennel silence
Où sommeillait mon indolence,
Pour son poète doux et fier
La Nuit aussi s’est faite chair :

Lentement m’est apparue
Cette Madone inconnue,
Elle émergeait au lointain
D’un paradis incertain,

L’ombre drapait autour d’Elle
Des nuages de dentelle,
Une neigeuse clarté
Divinisait sa beauté,

Et, Vierge en tunique aubale
Rayonnante dans l’air pâle
De mes rêves surhumains :
— Elle me tendait les mains.