Page:Segard - Le Mirage perpétuel, 1903.djvu/91

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Ah ! tintinnabulez, triangles et clochettes,
Sonnez, cuivres, vibrez, ô fifres orgueilleux,
Que montent d’un seul trait vers le ciel radieux
Les appels éperdus des flûtes inquiètes !

Mon être tout entier devient un instrument
Sonore, je palpite à la même cadence,
Et mes nerfs contractés jusqu’à la défaillance
Se crispent d’un espoir éphémère et fervent.


Lumière du bonheur qui luit dans les ténèbres,
Ô désir inutile et tendre d’être aimé,
Quand donc mon être en vain par l’amour consumé
Surgira-t-il vivant de ces ruines funèbres ?

Sauvage volupté de vivre, ô tourbillon !
Qu’un rhytme ensorcelé m’entraîne et que la danse
Martelant sa mesure emporte en sa cadence
Mes rêves plus légers qu’un vol de papillons !