Page:Segard - Le Mirage perpétuel, 1903.djvu/98

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Ô titillation des nerfs par un archet !
Je perçois la saveur des nuits exaspérées
Où l’on boirait à même une brise sucrée
Parmi tous les parfums nocturnes de Juillet.

Mon âme est un oiseau des îles qui s’évade
Et retourne aux mirages d’or du clair soleil.
Je tends les bras… j’embrasserais je suis pareil
À ces illuminés qui prêchaient des croisades.

Tambour, sonne la charge, et toi, cymbale, aussi,
Sonnez, fifres, hurlez, ô trompettes brutales,
Qu’éclatent les accords des cuivres en rafales !
Les dieux m’ont arraché d’un monde rétréci.

J’aspire avec orgueil la lumière et la vie,
Ma poitrine halète aux quatre vents du ciel
Et dans le grand sursaut d’une joie infinie
Je suis redevenu le Pan universel !