Page:Segur - Actes des Apotres.djvu/105

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Valentine. Pourquoi montait-il sur le toit pour prier ? C’est un peu drôle cela.

Grand’mère. Les toits des maisons de la Judée n’étaient pas faits comme les nôtres ; ils étaient plats avec une balustrade pour empêcher de tomber, et on les appelait des plates-formes ou terrasses. Dans ce pays si chaud on montait par un escalier intérieur sur la plate-forme après le coucher du soleil et on respirait mieux l’air frais de la nuit. Dans tout l’Orient cela se passe encore ainsi.

Pierre étant donc à prier sur la plate-forme, il eut faim et voulut manger. Pendant qu’on lui préparait son modeste repas, il eut une extase. Je vous ai expliqué l’autre jour ce que c’est qu’une extase.

Henriette. Oui, oui, Grand-mère, nous savons ; n’est-ce pas, Armand, que tu sais ?

Armand hésite, et après avoir vu l’air inquiet d’Henriette, il répond : « Oui, je sais. » Henriette l’embrasse et lui dit tout bas : « Je te l’expliquerai ce soir. » Armand est content ; et grand’mère, qui a vu et entendu, sourit et continue.

Saint Pierre eut donc une extase, c’est-à-dire, il vit des choses qu’on ne voit pas dans l’état ordinaire.

Armand. Ah ! grand’mère explique extase. J’en suis bien content, parce que j’avais un peu oublié.

Grand’mère. Je l’ai expliqué à ton intention, cher petit, pour récompenser ta douceur et ton désir de ne pas contrarier les autres. Henriette aussi a été très-gentille en faisant l’effort de te demander si tu savais.

Dans son extase, saint Pierre vit le Ciel ouvert, et une grande nappe suspendue aux quatre coins, qui descendait du