Page:Segur - Actes des Apotres.djvu/112

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monie de la loi juive ; elle était la marque distinctive du peuple de Dieu, comme est chez nous le baptême. Ceux qui disputaient avec Pierre voulaient qu’on ne reçût au baptême que les Juifs, et qu’on ne cherchât même pas à convertir les Gentils ou païens.

Mais saint Pierre, qui avait des lumières que quelques autres n’avaient pas, leur raconta sa vision et ce que Dieu lui avait dit. Ensuite il leur exposa comment les choses s’étaient passées avec Corneille, et que c’était le Saint-Esprit qui lui avait ordonné d’y aller. Il résultait des ordres mêmes du Seigneur, que les Gentils étaient appelés à la grâce de la foi et du baptême aussi bien que les Juifs. « Je me suis souvenu, dit Pierre, de cette parole de notre Divin Maître :

« Jean a baptisé dans l’eau ; mais vous, vous serez baptisés dans le Saint-Esprit ! »

« Si donc Dieu a fait aux Gentils la même grâce qu’à nous, les baptisant comme nous dans le Saint-Esprit, qu’étais-je, moi, pour m’opposer à Dieu ? »

Les Apôtres et les disciples, ayant entendu Pierre, s’apaisèrent et glorifièrent Dieu, disant : « Le Seigneur a donc aussi fait part aux autres nations du don de la pénitence, qui donne la vraie vie ! »

Camille. Grand’mère, comment les Apôtres et les disciples ont-ils osé discuter avec saint Pierre, et le blâmer de ce qu’il avait fait, lui qui était reconnu par eux-mêmes comme leur chef, le chef de l’Église établie par Notre-Seigneur ?

Grand’mère. Chère enfant, les Apôtres s’étonnaient de ce qu’avait fait saint Pierre, parce qu’ils ignoraient ce que Dieu lui avait révélé touchant la vocation des Gentils. Quant