Page:Segur - Actes des Apotres.djvu/160

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avait sa tente qu’il emportait en voyage. Dans ce temps-là, il n’y avait ni chemins de fer, ni diligences, ni même des routes bien entretenues.

Louis. Et comment voyageait-on ?

Grand’mère, Les riches voyageaient à cheval ou en char découvert ; les gens du peuple et autres voyageaient à pied, ayant tout au plus un mulet ou un âne pour porter leurs provisions et leurs tentes.

Valentine. Pourquoi emporter des tentes ?

Grand’mère. Pour coucher la nuit. Il n’y avait pas d’auberges ni d’hôtels pour y manger et pour y dormir ; quand la nuit arrivait, on choisissait un emplacement commode ; on tendait la tente ou bien les tentes, si on était plusieurs, on mangeait des provisions qu’on avait emportées et on dormait sous la tente.

Jeanne. Et saint Paul voyageait comme cela ?

Grand’mère. Oh non ! saint Paul n’avait ni tente, ni provisions, ni âne, ni mulet ; lui qui était citoyen romain, qui avait été riche, il voyageait comme un pauvre, demandant un asile et du pain quand il rencontrait une maison habitée.

Jacques. C’est beau ça ! c’est très-beau ! se priver de tout par amour du bon Dieu !

Henri, riant. Je parie que tu ne le ferais pas !

Jacques. J’espère que si. Je demanderais du courage au bon Dieu, et je partirais.

Grand’mère. Et le bon Dieu te donnerait le courage, cher enfant, comme il le donne à tout Chrétien humble et modeste qui ne compte pas sur ses propres forces, mais sur celles qu’il demande au bon Dieu ; comme il le donne à nos pauvres reli-