Page:Segur - Actes des Apotres.djvu/201

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deux cents porte-lances ainsi que des chevaux pour Paul et ses amis, afin que, pendant la nuit, on les fît tranquillement partir pour Césarée ; là, on les remettrait entre les mains du gouverneur Félix.

Jeanne. C’est un brave homme ce tribun ; je l’aime beaucoup !

Grand’mère. C’est pourtant ce même homme qui avait fait enchaîner saint Paul, sans seulement savoir s’il était coupable ; et qui voulait le faire fouetter jusqu’à, ce qu’il avouât les crimes dont on l’accusait. Remarque que ce tribun n’a pris la défense de saint Paul que lorsqu’il eut appris qu’il était citoyen romain. Il craignit sans doute de perdre sa place s’il ne préservait de la fureur des Juifs un citoyen Romain.

Il y a bien des gens qui font de bonnes actions par des motifs tout-à-fait humains, et qui dès lors n’ont aucun mérite devant le bon Dieu.

Les soldats prirent Paul d’après l’ordre de leur chef, et le conduisirent cette nuit même à moitié chemin de Césarée. De là, les soldats s’en retournèrent à Jérusalem, les cavaliers continuèrent seuls leur route, et le lendemain ils amenèrent Paul au gouverneur Félix, avec une lettre du tribun qui expliquait pourquoi il envoyait Paul et ses compagnons. Le gouverneur, ayant lu cette lettre, demanda à saint Paul de quelle province il était : « De Cilicie, répondit-il. — Je vous entendrai, dit le gouverneur, quand vos accusateurs seront venus. » Et il commanda qu’on gardât les prisonniers dans le prétoire du palais d’Hérode.